Le 20 novembre, la communauté internationale a célébré la Journée Internationale des Droits de l’Enfant, en commémorant la signature, en 1989, de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Ce traité, signé par 196 pays, incarne un engagement collectif en faveur de la protection des enfants et de la promotion de leurs droits fondamentaux. Cependant, cette date ne doit pas seulement être une occasion de célébration, mais un appel à l’action pour renforcer les politiques publiques en faveur de l’enfance à l’échelle mondiale.
La CIDE repose sur des principes essentiels, qui servent de socle aux politiques publiques en matière de droits des enfants. Au-delà de la dimension symbolique de cette journée, il est impératif que les États respectent et mettent en œuvre les articles fondamentaux de la Convention. Parmi eux, plusieurs sont au cœur des débats
politiques actuels.
L’ Article 2 sur la non-discrimination insiste sur l’importance d’éradiquer toutes formes de discrimination envers les enfants,
qu’elle soit d’ordre social, économique, ethnique ou de genre.
Si des progrès ont été réalisés dans certaines régions, de nombreux enfants continuent de faire face aux discriminations systématiques qui freinent leur développement.
L’ article 3 stipule que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être la priorité dans toutes les décisions qui le concernent.
Malheureusement, dans de nombreux pays, y compris en Europe, les intérêts des enfants sont souvent sacrifiés au profit d’intérêts économiques ou politiques à court terme, particulièrement dans les domaines de l’éducation, de la santé ou de l’accueil des réfugiés. ..
L’ Article 6 , qui consacre le droit à la vie, à la survie et au développement, est une pierre angulaire de cette Convention. Si l’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins de santé est un droit fondamental, des millions d’enfants dans le monde continuent de mourir de causes évitables. Il est urgent de repenser les priorités budgétaires internationales pour allouer davantage de sources à la santé infantile et à la réduction des inégalités sociales. L’ Article 19 , sur la protection contre toutes formes de violence, souligne que la violence faite aux enfants, sous toutes ses formes, est un fléau mondial. Les politiques publiques doivent être renforcées pour garantir la protection des enfants contre la maltraitance, le travail forcé, l’exploitation sexuelle et la guerre.
Dans un contexte de violences géopolitiques croissantes, il devient crucial que les gouvernements garantissent des mesures de protection et un accès à la justice pour les enfants victimes de violences, qu’elles soient domestiques, en conflit armé ou résultant d’abus institutionnels.
L’ article 28 , qui consacre le droit à l’éducation, reste un défi majeur dans de nombreuses régions du monde. L’éducation n’est pas seulement un droit fondamental, mais elle est aussi un levier essentiel pour lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales.
Les politiques éducatives doivent être repensées pour garantir l’accès de chaque enfant à une formation de qualité, inclusive et équitable, en particulier pour les enfants issus de minorités et ceux vivant dans des zones rurales ou des conflits.
L’ article 31 , sur le droit au loisir, à la culture et à l’art, souligne l’importance d’offrir aux enfants des espaces d’expression libre, d’épanouissement et de créativité. Dans un contexte où les politiques de répression et de restriction des libertés sont de plus en plus présentes, il est crucial de garantir aux enfants un espace où ils peuvent s’exprimer librement, jouer, rêver et se développer hors des contraintes sociales et politiques.
En ce 20 novembre, il est essentiel de rappeler que les engagements pris par les États signataires de la CIDE ne sont pas des promesses en l’air, mais des obligations légales. Les gouvernements doivent être tenus responsables de leur mise en œuvre, non seulement dans le cadre de leur politique interne, mais aussi dans leurs relations internationales. Les enjeux mondiaux, tels que les migrations forcées, les crises sanitaires, les conflits armés et les inégalités économiques, exacerbent les vulnérabilités des enfants. Les politiques de soutien à l’enfance doivent être ambitieuses et soutenues par des financements publics conséquents, notamment pour les pays les plus pauvres. De plus, les gouvernements doivent s’engager à garantir une éducation inclusive et accessible à tous les enfants, lutter contre la pauvreté infantile, et protéger les enfants des nouvelles formes de violences et d’exploitation, notamment celles liées aux technologies numériques.
Si la Convention des Droits de l’Enfant est un acquis incontestable dans la reconnaissance des droits de l’enfant à l’échelle mondiale, il est crucial que son application soit renforcée par des politiques cohérentes, intégrées et audacieuses. Cela nécessite une vision politique qui place l’enfant au cœur des priorités, un engagement des institutions internationales et une coopération étroite entre les États. Les engagements pris doivent se traduire par des actions concrètes et des résultats tangibles pour améliorer la vie des enfants dans le monde entier. En cette Journée Internationale des Droits de l’Enfant, il appartient à chacun, que ce soit à l’échelle locale, nationale ou internationale, de réaffirmer que les droits des enfants ne sont pas négociables et qu’il est de notre responsabilité collective de les défendre avec conviction et de leur offrir un avenir
digne et équitable.