
Une justice consciente, voici en deux mots le résumé de la quête majestueuse de Robert Badinter pour la République et la Démocratie. Né le 30 mars 1928 et mort le 9 février 2024 à Paris, Robert Badinter incarne l’image et la figure éternelle du fervent défenseur de l’abolition de la peine de mort en 1981 et de l’état de droit.
Essayiste, homme de conviction, et avocat, il devient garde des Sceaux et ministre de la justice de 1981 à 1986, puis président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995. Auteur de plusieurs ouvrages dont “l’Abolition”, “l’Exécution”, “Contre la peine de mort”, “Les épines et les roses”, il milite en faveur des libertés individuelles, des droits des victimes et de l’amélioration de la condition des détenus. Il ajoute même à propos de ce combat “On ne plaide pas pour un mort. L’avocat d’un mort, c’est un homme qui se souvient, voilà tout. La guillotine rend tout dérisoire. Il n’y a pas de révision possible, pas de grâce possible, pas de libération possible, pour le décapité.” L’humanité d’une sanction pénale est essentielle pour la rendre effective et surtout efficace. Bien que la sanction soit souvent nécessaire, il faut également qu’elle soit proportionnée à la gravité de l’acte, utile et préventive, telle est la pensée de Robert Badinter.

La panthéonisation de Robert Badinter s’inscrit dans une logique universelle : à l’heure où notre Nation se fragmente, celle-ci va dans le sens de la défense de l’Etat de droit et de son évidente consolidation. Ainsi, Emmanuel Macron, promet lors d’un ultime discours de continuer le combat de Robert Badinter contre la peine de mort “jusqu’à l’abolition universelle” : “Robert Badinter entre au Panthéon, et nous entendons sa voix, qui plaide ses grands combats essentiels et inachevés : l’abolition universelle de la peine de mort, la lutte contre le poison antisémite et ses prêcheurs de haine, la défense de l’État de droit. Ses combats sont ceux qui traversent les siècles et portent nos idéaux, comme la définition véritable de ce que nous sommes”. Vendredi 9 octobre 2025, la rue Soufflot est noire de monde et la panthéonisation de Robert Badinter ; historique. Cet Hommage solennel de la Nation célèbre non seulement la victoire de la démocratie et de l’humanité sur la barbarie, mais aussi, un véritable éloge de la justice.


