Pourquoi les marques de mode utilisent-elles des “influenceurs virtuels”?
Ils apparaissent dans les événements les plus exclusifs dans l’univers de la mode, portent des
vêtements de marques de luxe et ont des millions de followers sur Instagram, mais ils n’existent
pas dans la vie réelle, ils sont des influencés virtuels.
En 2016, Instagram a vu apparaître des profils de “robots” créés numériquement qui sont
actuellement catalogués comme “influenceurs virtuels”. L’aspect physique de ces influences est
presque humain, et on dit presque que malgré leur apparence similaire à la nôtre, ces modèles ne
semblent pas avoir de défauts physiques et nous pouvons encore les différencier des humains car
on peut reconnaître encore des caractéristiques robotiques. Ils publient leurs routines
quotidiennes, prennent des photos dans des restaurants qui existent dans la vie réelle et prennent
des positions politiques.
Mais ce ne sont pas des profils qui représentent la vie des humains du commun, ces profils
représentent la vie d’un influencer, ils disent visiter des lieux et invitent leurs followers à les visiter,
ils disent utiliser des produits et après ils les recommandent, ils portent toujours les articles et les
vêtements des dernières collections des marques et ils font même partie de leurs campagnes
publicitaires.
Parfois, ils assistent à des événements comme Coachella et ils interrogent de vrais humains,
comme quand LilMiquela, chanteuse et influenceuse virtuelle a “interviewé” J Balvin. Dans la
vidéo, le chanteur affirme: « C’est un plaisir de te rencontrer, enfin, je t’ai cherché partout, mais
c’est compliqué de te voir”, une réponse assez créative bien que le modèle, pour des raisons
évidentes, il n’a jamais été là avec lui.
L’apparition de ce type de profils sur les réseaux sociaux a généré un nouveau type d’interaction :
des êtres humains qui commentent les publications d’un de ces influenceurs, sachant ou non qu’ils
s’adressent à un robot, ils écrivent commentaires tel que: tu es superbe ! Tu as trouvé le collier
que tu as perdu à Coachella ? ou comment as-tu pris cette photo ?
Parmi les plus connus figurent Miquela Sousa (@lilmiquela), @blawko22 et Shudu Gram
(@Shudu.gram). La plupart d’entre eux ont des photos ou des vidéos avec des célébrités,
principalement du monde du divertissement, de la musique et de la mode, certains d’entre eux ont
même participé à des campagnes publicitaires de marques comme Balmain ou Calvin Klein.
Le business
Si ces influenceurs n’existent pas physiquement, qui est derrière eux? Le profil de Lil Miquela a été
créé en 2016 par un collectif américain appelé Brud, utilisant la technologie CGI (Computer
Generated Imagery). Le projet s’est avéré économiquement viable grâce à la monétisation des
vidéos sur YouTube, à la présence sur des plateformes de streaming, aux contrats pour couvrir
des événements, mais surtout aux campagnes publicitaires.
De nombreuses marques ont conclu des contrats publicitaires avec ce type d’influenceurs. En
2018, le designer français Olivier Rousteing a lancé pour Balmain une campagne publicitaire
présentant “La Marine Balmain”, un groupe de trois influences virtuelles portant l’image de la
marque.
La publication a reçu plus de 37000 j’aime et de nombreux commentaires. Certains jugent
l’incapacité de la marque à trouver des modèles réels, d’autres, au contraire, admirent le progrès
technologique ou simplement la nouveauté de la proposition.
Il existe aussi un autre type de campagnes publicitaires, celui où les influenceurs numériques
apparaissent à coté des êtres humains, se tenant l’un à l’autre, se regardant et même
s’embrassant. Nous l’avions déjà vu dans les films de fiction, mais pas encore sur les réseaux
sociaux, où nous assumons souvent comme réel tout ce que nous voyons.
Par exemple, en mai dernier, la campagne de Calvin Klein pour Instagram a inclus le modèle Bella
Hadid, qui a été numérisé pour la campagne et qui est apparu dans une vidéo embrassant
l’influenceuse virtuelle Lil Miquela. « La vie est un rêve. Le robot de 19 ans #LilMiquela brouille les
lignes de la vérité et la belle fiction avec #BellaHadid », est écrit sur le post.
Encore une fois, les réactions ne se sont pas fait attendre et cette publication qui avait un lien
direct pour l’achat des produits de la marque a fini par avoir plus de 380000 vues, plus de 1200
commentaires et plus de 83000 likes.
Article original en espagnol publié par le magazine Diners
https://revistadiners.com.co/moda/69713_por-que-las-casas-de-moda-estan-usando-influencers-
creados-por-computador/
Auteur: Maria Catalina Zamora Verù